Antoine Locuratolo, 43 ans
Formateur Option B, Musculation
- Qui suis-je?
Je suis éducateur sportif depuis 1997, diplômé universitaire (D.U en Préparation physique - UFRSTAPS Dijon - CEP Cometti) et breveté d'État (Activités gymniques option gymnastique artistique masculine ; Métiers de la forme & Activités physiques pour tous). J'ai des cheveux blancs qui atteste d'une longue expérience dans l'enseignement sportif depuis le siècle dernier. Gymnaste de formation, j'exerce en tant qu'entraîneur et personal trainer. En parallèle, je met à profit mes connaissances et compétences en tant que coordinateur pédagogique & formateur pour des diplômes d'Etat dans le secteur de la forme. Depuis 2017, je me suis spécialisé dans l'entraînement au poids de corps en développant la Callisthénie.
- Quel est ton parcours professionnel ?
Après un BAC scientifique option physique/chimie en 1995 et l'obtention d'un DUT en Génie mécanique et productique, j'ai pris finalement conscience que l'industrie n'était pas la voie dans laquelle je souhaitais m'engager...
En parlant d'engagement, je fait partie des vieux qui ont du faire leur service militaire. Ayant un peu de sursis avant de passer sous la tondeuse et éplucher des patates, j'ai passé en 1998 mon premier Brevet d'Etat d'éducateur sportif du premier degré en activités gymniques (BEESAG 1°). Ensuite, J'ai effectué un volontariat service long en tant qu'aide-moniteur EPS au service des sports de l'école des officiers de la Gendarmerie Nationale.
De retour à la vie civile, j'ai continuer à me former dans le domaine du sport. J'ai dans un premier tant été éducateur sportif en activité gymniques loisirs et compétition pour le club de Clamart Gymnastique (92). En parallèle, j'ai passé mes deux brevets d'Etat suivants (Activités physiques pour tous en 2000 et Métiers de la forme en 2002). Le secteur de la Forme étant en plein essor, une fois le BEMF en poche, j'ai travaillé aussi au sein de mon club en tant que coach fitness en assurant des cours collectifs. J'ai travaillé quelques années au Paris Golf Country Club à Rueil-Malmaison en tant que personal trainer. J'ai en même temps développer une clientèle à domicile. Soucieux d'en apprendre toujours plus pour développer mes compétences, j'ai passé en 2005 un diplôme universitaire de préparation physique au CEP Cometti à l'UFRSTAPS de Dijon.
Intéressé par la formation et grâces à mes spécialités, j'ai pu intervenir très tôt (depuis 1998) en tant que formateur dans un premier temps dans le domaine de l'animation (BAFA) puis sur des diplômes fédéraux et d'Etat pour différents organismes. Avec un peu de bouteille, j'ai pu exercer en tant que coordinateur pédagogique pour des formations d'Etat.
Actuellement, je suis coordinateur pédagogique et formateur pour l'organisme Coach Athlète et Performance habilité par la DRAJES pour former au BPJEPS des activités de la Forme option A (cours collectif) et B (haltérophilie, musculation). N'ayant jamais voulu décrocher de l'éducation sportive pour rester en adéquation avec la réalité du marché, je suis en parallèle personal trainer sur le club L'Usine Saint Lazare et à domicile.
Depuis la sortie en 2017 de mon premier ouvrage « callisthénie, la musculation globale » aux éditions Amphora, j'ai décidé de me consacrer uniquement à l'entraînement au poids de corps en développant la Callisthénie. Le premier confinement m'a été bénéfique et avec du temps libre j'ai commencé à utiliser les moyens de communication moderne sous ma marque France Callisthénie sur YouTube et Instagram pour rendre l'entraînement au poids de corps accessible à tous.
- Depuis quand enseignes-tu ?
J'exerce en tant que formateur depuis 1998. J'ai d'abord commencé par de la formation dans le domaine de l'animation (BAFA) pour le compte de l'UFCV. Puis, j'ai commencé par intervenir dans mes spécialités sur des diplômes fédéraux et d'Etat pour différents organismes. Depuis 2008, j'exerce en tant que coordinateur pédagogique.
- Pour quelles raisons ?
Bonne question, merci de l'avoir posée... Je pense qu'inconsciemment ma démarche était d'abord égocentrée... J'aimais être sur le devant de la scène !? Puis au fur et à mesure, comme un bon vin, je me suis bonifié avec le temps. Je me suis effacé et me considère aujourd'hui plutôt comme un outil permettant à tous ceux qui le souhaitent de devenir éducateur sportif dans les meilleures conditions. Dans mon métier, la question qui me hante : « Qu'est-ce que j'aurais aimé avoir comme formation ? ».
- As-tu un sport une catégorie de sport privilégié ?
Je n'aime pas tout les sports ! C'est d'ailleurs pour ça que je ne suis pas allé en STAPS pour me former. Ancien gymnaste, je pratique et développe aujourd'hui la Callisthénie qui mixe gymnastique et musculation. J'adore le tir à l'arc qui travaille à la fois sur le physique et le mental et le pratique en compétition depuis 2000. Même si aux yeux de certains ça ne rentre pas dans la catégorie « sport », je suis passionné d'Arts du cirque. En tant que spectateur, je ne suis pas un accro des stades et regarde plus volontiers des sports d'hiver (du ski/snowboard au patinage en passant par le biathlon ou le curling).
- Quel est ton rapport au sport en général ?
Le sport fait partie de ma vie depuis l'âge de 7 ans. J'ai même décidé d'en faire mon métier. Je considère, pour reprendre les termes actuels, que c'est un « commerce essentiel ». Il existe tellement de disciplines, et pour toutes les bourses, que je considère que tout le monde peut trouver chaussures à son pied et rester en forme !
- Quel style de professionnel es-tu ?
En tant que coach, on m'appelle le « Bourreau » et je ne comprends vraiment par pourquoi... En tant que coordinateur pédagogique, je suis plutôt un « ordinateur » (j'aime bien que tout soit carré). Et en tant que formateur, je pense être le « Relou » mais pour la bonne cause !
- Quel est ton cours préféré dans la formation et pourquoi ?
J'ai la chance d'aimer tous les domaines dans lesquels j'interviens dans la formation. Mais celui que je préfère c'est la méthodologie d'entraînement qui permet de découvrir, d'apprendre et de comprendre par la pratique ! Comme on dit : « c'est en forgeant qu'on devient forgeron ».
- Quelles sont tes plus grosses difficultés dans la formation ? Comment fais-tu pour les dépasser ?
Dans le domaine de la formation, j'ai rencontré deux difficultés majeures :
La première c'est qu'au début on a tendance à croire que l'on détient la vérité et l'on souhaiterai réussir à formater ses stagiaires à notre image... Pour corriger cette erreur, il faut du temps pour en prendre conscience et s'ouvrir à de nouveaux horizons. Comme le dit la chanson « Chacun sa route, chacun son chemin... ». L'objectif étant juste de leur permettre de ne pas s'égarer !
La seconde c'est de réussir à capter l'attention ! Dans un premier temps pour progresser dans ce domaine, il faut rester humble quand ça ne marche pas et se poser les bonnes questions. Il suffit de repenser à notre parcours scolaire ou universitaire : Quels sont les intervenants qui nous ont marqué ? pourquoi ? Comment exerçaient-ils ? Et puis, il faut se former continuellement. La formation c'est comme le reste ça s'apprend !
- Si tu devais exprimer une émotion sur ton métier quelle serait-elle ?
LA PASSION ! Il vaut mieux s'arrêter juste avant la folie... sinon on risque de devenir un Gourou (même si c'est certainement plus rentable)
- Carte blanche : partage avec nous une histoire, un sentiment, une passion, un moment clef de ta vie.
L'année 2012 a été un tournant dans ma vie. Lors d'un stage en cross-training (discipline que je venais de découvrir), un coup de fusil a retenti sur le stade ! Contrairement à ce que vous vous imaginez et heureusement, le stade n'a pas été envahi par des terroristes. C'est juste mon tendon d'Achille qui venait de lâcher. Une rupture complète m'a conduit directement au bloc opératoire. Je ne me doutais pas encore du temps qu'il fallait pour récupérer (plusieurs semaines de plâtre sans poser le pied par terre ; puis passer par la case rééducation ; marcher pendant plusieurs mois avec des béquilles puis une canne à la docteur House). En tant que travailleur indépendant, il fallait bien continuer de travailler pour gagner son pain ! Imaginez un coach sportif qui débarque en béquilles avec la jambe dans le plâtre chez ses clients en coaching à domicile... Bonjour, l'image du coach à ce moment là ! ce n'était vraiment pas le moment de se prendre en selfie à moins que ce soit pour faire un appel aux dons... Pour couronner le tout, une phlébite m'a conduit à porter pendant plus d'un an des bas de contention super sexy ainsi que de me piquer tous les jours comme un junky puis prendre mes petites pilules d'anti-coagulant.
Cette expérience, que je ne souhaite vraiment pas revivre sur l'autre jambe, a changé ma vision de la pratique sportive et mon approche de l'entraînement. Quitte à ce que les médecins orthopédistes, urgentistes, kinésithérapeutes, ostéopathes, chiropracteurs, pompiers ou autres professionnels de santé aient moins de boulot... Je suis convaincu que, même s'il y a recherche de performance et ce quelque soit la discipline, on peut pratiquer un SPORT-SANTÉ et ainsi vivre longtemps et mourir en bonne santé ! Il vaut mieux prévenir que guérir.