Louis Bianchi, 27 ans

• Qui suis-je ?

Amoureux du sport et du mouvement, du fonctionnement holistique du corps humain, de

l'évolution qui explique ce que nous sommes. Autodidacte depuis 10 ans de tout ce qui fait au fonctionnement du corps.

• Depuis quand as-tu le projet de cette formation et pourquoi en es-tu arrivée là ? Y a- t-il eu un déclic ? Si oui lequel

J'ai suivi un parcours assez classique, école de commerce + master en finance, en me disant que cette voie allait me plaire un jour... Néanmoins, ma femme étant coach sportif reconvertie, son exemple me fit réfléchir. Le vrai déclic est venu avec le premier

confinement, puis le deuxième m'a vraiment poussé à accélérer les choses. Le changement de mentalité fût me rendre compte de l'importance d'aimer ce que l'on fait au quotidien, et de ne pas attendre la retraite pour être heureux.

• As-tu un projet après l'obtention de ton diplôme ?

Ce diplôme est l'une des portes d'entrée pour des formations qui me fascinent par leur

importance dans le développement humain et la capacité d'atteindre un potentiel physique, cognitif et émotionnel. Ce sont des formations en Posturologie, afin d'aller chercher la vraie cause des pathologies fonctionnelles, et la Neuromotricité comme outil pour y remédier. Le BPJEPS est le début de l'aventure.

• Pratiques tu un/des sport(s) en particulier ?

Multisports pendant l'enfance, mais surtout le foot depuis mon plus jeune âge, et la

musculation depuis 10ans.

• Quel est ton rapport au sport en général ?

Le sport c'est la survie. Le sport est mouvement, mais aussi la preuve qu'on ne peut dissocier l'émotionnel du physique. C'est la suite logique de notre évolution. Il suffit de voir comment notre physiologie est bonifiée quand on bouge ; à l'inverse, le manque de mouvement accélère notre vieillissement...

• Si tu t'imagines dans ton métier de coach quel serait ton style ?

Bienveillance, écoute, empathie... la base. J'aurai du mal à rester sur du travail superficiel... il faut améliorer le tout.

• Quel est ton cours préféré dans la formation et pourquoi ?

Tous... mais probablement la physio car elle va au cœur de ce qui fait ce qu'on est. Je rajouterai l'haltérophilie, car c'est une discipline que je ne connaissais pas et à laquelle je commence à m'intéresser (notamment le travail des semi-techniques pour développer la puissance et la capacité d'absorber des forces).

• Quelles sont tes plus grosses difficultés dans la formation ? Comment fais-tu pour les dépasser ?

La plus grosse difficulté est de passer une formation sportive tout en ménageant uneblessure de longue date. Ça fait partie du chemin. J'essaye d'être intelligent par rapport à mon volume d'entrainement et de ne pas me laisser emporter.

Carte blanche : partage avec nous une histoire, un sentiment, une passion, un moment clef de ta vie :

J'ai appris à vivre avec une tendinite aux adducteurs dès l'âge de 16 ans. Après avoir consulté une vingtaine de kiné/ostéo qui n'ont jamais su déterminer quel était l'origine de la pathologie, j'ai décidé de continuer de poursuivre mes entraînements en musculation et jouer au foot. Malgré tout, je ressentais l'amoindrissement physique et psychologique.

J'ai donc décidé de me lancer dans l'apprentissage de l'anatomie fonctionnelle et de la méthode de rééducation Release/Activate. Cette méthode consiste à masser le muscle en suractivité afin de le soulager. Profitant ensuite de cette fenêtre pour activer le muscle antagoniste ou synergiste "endormi".

Des années passées à explorer avec plus ou moins de succès, pour enfin comprendre que les déséquilibres musculo squelettiques et les asymétries posturales ne peuvent être traités efficacement par les approches biomécaniques. Les démarches traditionnelles (rééducation classique, « mobilité », prise d'anti-inflammatoire, chirurgie orthopédique...) restent palliatives mais non curatives. On traite des symptômes et non leurs causes.

Grâce à Vincent Estignard, posturologue (mais aussi kiné-ostéo), j'ai compris que la posture est un acte inconscient. A ne pas confondre avec la position ou le placement : « tiens-toi droit! », « améliore ta station de travail ! », « engage plus à gauche, ta barre n'est pas droite ».

La posture est un acte réflexe. Elle dépend de la qualité de l'information que le système nerveux reçoit des différentes entrées posturales : pieds, mains, yeux, peau, mâchoire, système vestibulaire, réflexes archaïques, psycho-émotionnel. Grâce à ces informations, le SNC construit un schéma corporel, plus ou moins efficient, et les fascias s'adaptent en conséquence.

La posture est la base de tout mouvement. Le mouvement est une suite de postures dans l'espace. Notre développement depuis la plus petite enfance cimente les bases de notre station debout. C'est par l'intégration programmée de nombreux réflexes (principalement entre 0 et 1 an, et jusqu'à 7 ans) que l'on accède peu à peu à la motricité fine.

Le grand problème aujourd'hui est que depuis bébés nous sommes victimes d'une société qui prime la quiétude (parc pour bébé, transat, youpala, écrans...), nous empêchant d'enrichir notre cerveau "vierge" de mouvement au moment le plus propice (neurogénèse et myélinisation). Il suffit de voir un bébé pour comprendre que tout ce dont il a besoin c'est de BOUGER.

De ce fait, on développe rarement un accès optimal aux différentes chaînes musculaires. La bonne nouvelle est qu'on peut toujours s'améliorer. La Posturologie est l'étude clinique de la posture, puis la recalibration des différentes entrées afin de permettre une Reprogrammation Posturale Globale. Une fois le système en équilibre les articulations ne sont plus en contrainte et les différents symptômes s'estompent.

Afin d'aller plus loin dans la compréhension, j'ai voulu intégrer la formation du précurseur de la Posturologie (Neuro Fonctionnelle) : Dr Bernard Bricot, ancien chirurgien orthopédiste médaillé d'or des hôpitaux de Marseille. Non satisfait du taux élevé de récidive chez ses patients, Dr Bricot décida de quitter le monde médical et de la chirurgie pour aller chercher les vraies causes.

Cette formation étant réservée aux kinés, ostéos, podologues, sages-femmes, orthoptistes, préparateurs physiques, éducateurs sportifs... tout professionnel qui souhaite aller plus loin dans l'accompagnement des personnes qu'il rencontre dans sa pratique. Ceci a fini par me faire décider à intégrer un BPJEPS pour y avoir accès.

À l'heure actuelle, de plus en plus de praticiens de différentes rames basculent vers une approche globale. La Posturologie est la méthode la plus aboutie pour le traitement et la prévention des pathologies musculosquelettiques quel que soit leur nomenclature. Ce caractère lui vient d'une compréhension et d'une intégration de plusieurs disciplines que la médecine moderne préfère dissocier.

Le corps est un système de systèmes. Afin de comprendre son fonctionnement il semble plus pertinent « d'intégrer que d'isoler ».